Les faits qui suivent n’ont pas fait écho en France, et pourtant cette affaire a fait couler beaucoup d’encre au Maroc. A tel point que les autorités ont été saisies en avril dernier et tout cela a conduit à une arrestation ainsi qu’à l’interdiction de séjour au Maroc pour les acteurs et le réalisateur.
En 2014, Menoboy sort sa nouvelle super production, Le Riad. Un nouveau film porno gay dont la réalisation soignée met en scène les trépidations sexuelles de jeunes touristes français dans un Riad de Marrakesh : Un minet perdu dans les ruelles étroites de la ville se fait raccompagner par un beur jusqu’au pied de son lit, tandis que d’autres font des rencontres chaudes et humides dans les Hammams.
Bande annonce film Le Riad (2014)
Avril 2017 : 3 ans après, la bande annonce fait le buzz au Maroc
Le film est presque passé inaperçu au Maroc durant quelques temps avant que cette bande annonce soit massivement partagée sur les réseaux sociaux et whatsapp en début d’année : » Le Maroc devient le paradis de ceux qui veulent faire du cinéma pornographique » s’indignent les plus conservateurs.
D’autres estiment que le Maroc devient trop tolérant face à de tels actes, jugeant aussi la promotion du pays peu morale : « (…) les autorités se doivent d’assurer la valeur islamique du pays et la réputation de ses citoyens. »
Les jours passent et la colère monte, une première manifestation a lieu dans le quartier de la Medina .
La justice a très vite été saisie et s’est engagée à mettre tous les moyens pour faire le point sur cette affaire et retrouver toutes les personnes impliquées dans ce tournage.
Cela a conduit à l’arrestation le 17 avril dernier du propriétaire de la maison d’hôte dans le quartier de Medina de Marrakech où étaient hébergés les acteurs. Selon mes sources, le propriétaire a été relâché et n’a pas été inquiété par les faits, seule la médiatisation de cette affaire laissera quelques séquelles.
Après quelques jours, les autorités locales (la DGSN) publient un premier rapport démentant les faits :
« Selon les résultats des investigations menées par le service préfectoral de la police judiciaire de Marrakech appuyées par l’expertise technique et scientifique, les séquences filmées contenant des pratiques homosexuelles ont été téléchargées d’un film érotique de 113 minutes, qui a été tourné dans un célèbre hôtel dans le sud-est de la France et dont l’architecture est semblable à celle des maisons d’hôtes appelées Ryad au Maroc.
Aussi, sans doute pour calmer le jeu , rassure les indignés :
« Le directeur général de la Sécurité nationale a confirmé que le réalisateur du film, un étranger, est venu au Maroc la dernière fois en 2014 .
Les autorités de sécurité ont identifié chaque personne de la video et ont publié des notes de recherche au niveau national. »
Où en sommes nous aujourd’hui ?
Même si Marrakesh n’a servi de cadre que pour les plans artistiques en extérieur, le bât blesse tout de même dans la mesure où les autorités s’estiment trompées car elles n’avaient pas connaissance que ces plans serviraient d’habillage à ce type de production. Selon mes sources, les protagonistes ainsi que la production sont bien fichés et ont une interdiction du territoire marocain.
Aucun risque n’a été pris : Le tournage en intérieur à bien eu lieu dans un hotel du sud de la France
La production était consciente des risques et n’a heureusement fait tourner aucun ressortissant Marocain ni même aucune scène porno sur le territoire, cela aurait pu être dramatique pour les concernés. Le seul « impair » aura été de filmer le quartier et la devanture de la maison d’hôte ce qui a permis aux autorités de retrouver facilement le lieu de l’hébergement.
Cela reste préjudiciable pour les acteurs, surtout ceux d’origine marocaine qui souhaiteraient retourner au pays, je n’ai hélas aucune information à ce sujet, difficile de dire quels risques ils encourent à la douane dans un pays où à la base l’homosexualité est tolérée pour les étrangers mais condamnables pour les ressortissants.
D’un avis personnel, face à l’indignation , la colère et aux manifestations d’une certaine caste conservatrice , les autorités marocaines ont sû rester plutôt diligentes sur cette affaire et n’a fait aucun excès de zèle. Mais ce n’est pas toujours le cas, en décembre 2016 deux mineurs ont été condamnés à 3 ans de prison pour homosexualité.
Les films tournés au Maghreb
Qui a dis que le porno gay n’était pas un métier à risque ? Et l’ancienne production Menoboy n’est pas un cas à part, au cours des deux dernières années, aux moins deux autres labels porno ont été dénoncés par les médias marocains qui n’hésitent pas parfois à les assimiler à la pédophilie ou zoophilie (source).
Le sexe est déjà par nature très tabou au Maroc, nul doute que l’affaire du « Ryad » n’aidera pas à faire évoluer les mentalités dans un pays qui fait encore partie des 72 à condamner l’homosexualité. Pour autant, peut on blâmer un label qui a sû prendre des risque pour satisfaire ses fans : Jean Daniel Cadinot a tourné ses plus grands succès au Maroc et en Tunisie, aujourd’hui encore, certains de ces films comme Harem (1984) restent des références dans l »histoire du porno gay.
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